DES CHERCHEURS EN NEUROSCIENCES DOTÉS D’ÉQUIPEMENTS DE DERNIÈRE GÉNÉRATION

Magazine n°838 Juin 2023

Pour la 17e année consécutive, des centaines de Rotary clubs de France, ainsi que plusieurs de Belgique et du Luxembourg, invitent le grand public à soutenir la recherche sur le cerveau en assistant à l’avant-première d’un film. Les résultats de la dernière édition d’Espoir en tête permettent d’offrir des matériels de haute technologie à six équipes de chercheurs en neurosciences.

Image DES CHERCHEURS EN NEUROSCIENCES DOTÉS D’ÉQUIPEMENTS DE DERNIÈRE GÉNÉRATION

La Guerre des Lulus fut le film projeté dans plus de 450 salles, entre le 7 et 13 novembre dernier ; une occasion pour les clubs de rappeler aux spectateurs les buts du Rotary, notamment à travers un court métrage Le sens de l’autre, réalisé par Rotary Mag.

À la suite de l’appel d'offre lancé par le conseil scientifique de la Fédération pour la recherche sur le cerveau (FRC), partenaire d'Espoir en tête, six nouveaux projets ont été choisis à travers différents centres de recherche français.

 

Visualiser l’architecture des neurones 

Un microscope super-résolution 3D-Storm, d’une valeur de 193 000 € , est offert à l’Institut des neurosciences de Grenoble. Il permet de visualiser divers types d’organisations de protéines à l’intérieur des cellules neuronales. Ceci est nécessaire pour comprendre les bases d’anomalies observées dans les neurones pathologiques. « Le financement du Rotary est essentiel pour ce projet car il nous permet d’acquérir un système d’imagerie performant pour « voir » à l’intérieur des neurones. Ainsi nous pourrons visualiser à l’échelle nanométrique les filaments individuels qui constituent le cytosquelette et corréler cette organisation avec les changements de formes et l’activité du neurone. Le rêve ultime serait d’être capable de voir ce cytosquelette à cette résolution, mais sur des cellules vivantes, et donc d’accéder à leur dynamique » explique la Dr. Annie Andrieux, porteuse de ce projet.

 

Cartographier un système d’imagerie

Un système d’imagerie par cartographie optique pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau normal et pathologique est remis à l’Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier. Son prix est de 63 765 €.

Décrypter les mécanismes d’excitabilité des neurones pour obtenir une vue d’ensemble de l’activité neuronale normale, du développement précoce au vieillissement, et de sa dérégulation dans les maladies neurologiques et psychiatriques fait l’objet des travaux de chercheurs de cet institut. Si les techniques électrophysiologiques permettent d’interpréter de façon précise les signaux bioélectriques d’un neurone, ce sont les approches d’imagerie qui s’avèrent moins invasives et mieux adaptées pour l’étude de réseaux neuronaux. 11 projets de chercheurs bénéficient tout particulièrement de cette technique d’imagerie pour mieux comprendre certaines pathologies telles que l’épilepsie, la maladie d’Alzheimer, les pathologies de la moelle épinière ou encore l’amyotrophie spinale.

 

Observer grâce à l’imagerie par ultrasons fonctionnels

Un système d’imagerie par ultrasons fonctionnels pour observer le fonctionnement du cerveau est offert à l’Institut du cerveau (ICM, Paris), pour un montant de 200 000 €.

De grands progrès ont permis de développer des techniques d’imagerie ultrasonore pour observer le fonctionnement du cerveau. La dernière version du système d’imagerie par ultrasons fonctionnels ultrarapide d’Iconeus sera installé à l’Institut du cerveau. Cette nouvelle installation permettra de produire des milliers d’images ultrasonores par seconde ; cette prouesse n’existe qu’en Californie.

 

Enregistrer l’activité neuronale sous-tendant l’épilepsie et la cognition

Un amplificateur pour des enregistrements simultanés de l’activité neuronale sous-tendant l’épilepsie et la cognition, est attribué à l’Institut des neurosciences de Grenoble, pour un montant de 140 000 €.

La chirurgie représente la seule option thérapeutique curative chez les patients souffrant d’une épilepsie focale dont les crises résistent au traitement médicamenteux. L’acquisition d’un amplificateur permettant d’enregistrer chez les patients épileptiques l’activité unitaire des neurones de façon simultanée à l’enregistrement de l’activité de large populations neuronales permettra à quatre équipes de l’Institut des neurosciences de Grenoble de mieux comprendre les interactions entre épilepsie et cognition. Auparavant, seuls deux centres français étaient dotés de cet équipement.

 

Quantifier des molécules avec un spectromètre

Un spectromètre de masse pour détecter et quantifier des molécules dans le cerveau normal et malade est donné à l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (INCI) de Strasbourg. Son coût est de 196 900 €.

L’identification et la quantification précise des neurotransmetteurs lors des processus physiologiques et pathophysiologiques constituent un  défi majeur pour les neuroscientifiques. Grâce aux évolutions technologiques, toutes ces petites molécules peuvent désormais être identifiées grâce à un spectromètre de masse. L’installation de cet outil permettra de nouveaux types d’analyses, inexistants à ce jour à Strasbourg. 9 équipes de l’INCI seront amenées à l’utiliser pour mener 14 projets de recherche pour une meilleure compréhension du cerveau et des troubles associés tels que la douleur neuropathique, l’anxiété, les troubles du sommeil, les addictions aux drogues ou la schizophrénie.

 

Détecter des molécules à l’aide d’un nanoscope

Un microscope de super-résolution (nanoscope) pour détecter, compter et tracer des molécules uniques dans les cellules neuronales est attribué à l’unité Maladies et hormones du système nerveux, du Kremlin Bicêtre. Son montant est de 185 700 €.

Plusieurs maladies neurodégénératives, dont la sclérose en plaques, la maladie de  Parkinson et les tauopathies (associées à la maladie de Alzheimer), endommagent la structure des axones (prolongement des neurones conduisant le message électrique) ce qui perturbe la transmission des signaux entre les cellules neuronales et entraîne la mort des neurones et des symptômes neurologiques graves. « L’objectif de notre projet est d’étudier ces changements pathologiques au niveau moléculaire grâce à la microscopie de localisation de molécules uniques qui tire parti de protéines fluorescentes activables par la lumière ou de colorants organiques permettant de localiser les signaux de molécules individuelles avec une précision de l’ordre du nanomètre » explique le Dr. Christian Specht, porteur du projet.

 

L’ensemble de ces matériels offerts aux chercheurs sont partagés avec d’autres équipes, parfois géographiquement éloignées. Ils permettent dans bien des cas d’effectuer des recherches pluridisciplinaires, pour une meilleure connaissance du cerveau et de ses dysfonctionnements. Le Rotary participent concrètement à l’un des plus grands défis médicaux de notre temps.

 

Contact : contact@espoir-en-tete.org

 

 

La saison 17 en chiffres

76 000 contremarques vendues

52 850 places occupées dans les cinémas

820 000 € : montant net dégagé

979 365 € : montant octroyé aux chercheurs du fait de réserves

750 Rotary clubs de 19 districts impliqués

 

 

TEXTE DE CHRISTOPHE COURJON

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