EN ANDORRE, LE ROTARY PREND DE L’ALTITUDE

Magazine 849 - Mai 2024

Jaume Grané préside pour la seconde année consécutive le Rotary club Andorre. Citoyen espagnol, résident de la Principauté, il a exercé une carrière professionnelle dans plusieurs multinationales en France ; il était récemment directeur général du Groupe PLG (produits et matériels de nettoyage professionnel) et précédemment PDG du Groupe Rexel ( partenaire des professionnels de l’électricité) en Ile-de-France/Centre. Répondant aux questions de Rotary Mag, il décrit l’implication des Rotariens en Andorre.

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Le Rotary club Andorre a été fondé en 1978. Comment expliquez cette tardive implantation dans la principauté ?

Le grand développement économique et l’arrivée de deux Français connaisseurs du Rotary dans les années 1970 expliquent en partie cette date de création. En 1960, la Principauté comptait seulement 8 400 habitants ; en 1978, il y en avait quatre fois plus. Aujourd’hui, Andorre est un pays de 80 000 habitants de diverses nationalités .

 

Pourquoi votre club a-t-il été rattaché à un district français, plutôt qu’à un district espagnol ?

Il n’y avait pas de raison d’être rattaché à un district espagnol car les premiers contacts rotariens vinrent du côté français. La langue officielle de l’État est le catalan. C’est dans cette langue que s’expriment la plupart des membres du club, lesquels parlent aussi le français, l’espagnol et l’anglais. Le Rotary Club Andorre a été parrainé par le Rotary Club Foix (Ariège) et c’est pour cette raison que notre club fait partie depuis son origine du district 1700, qui rassemble presque tous les clubs d’Occitanie.

 

Quelles sont les caractéristiques de l’effectif du club ?

Le club a actuellement 47 membres, dont 80% de citoyens andorrans. Les autres membres sont français, espagnols et italiens. La profession la plus représentée est la finance et les chefs d’entreprise, mais Andorre n’est pas un paradis fiscal contrairement à ce que l’on entend parfois. Les autres principaux métiers exercés par les membres sont ceux d’ingénieurs  juristes, médecins . Notre club reçoit souvent des Rotariens étrangers de passage dans la principauté, en particulier britanniques, que ce soient pour des raisons professionnelles ou de tourisme. Ces rencontres sont toujours intéressantes.

 

Votre club a-t-il des contacts réguliers avec d’autres ?

Le Rotary club Andorre est le seul du pays. Il entretient des liens réguliers avec le Rotary club Seu d’Urgell, situé en Catalogne, à seulement 15 km. Nous recevons fréquemment des visiteurs de ce club. Nous sommes jumelés avec quatre clubs espagnols -  Cambrils, Berga , Sabadell et Seu d’Urgell – ainsi que deux clubs français : Saint-Cyprien  Ruscino et Font Romeu 1836 Pyrénées Catalanes. Les relations avec les clubs contact sont d’ordre amical plutôt que portées sur les actions. Nous avons néanmoins  une action commune en cours avec le Rotary club Seu d’ Urgell.

 

Quelle est l’action phare de votre club ?

Depuis 10 ans, notre club est investi dans l’action Hi Arribarem, que l’on peut traduire par « On va y arriver ». Cette initiative du Rotary club Andorre consiste à emmener des personnes en situation de handicap moteur dans les montagnes : pendant l’hiver, ces personnes font du handiski grâce à du matériel adapté ; le reste de l’année, elles bénéficient de randonnées en utilisant des joëlettes, fauteuils tout terrain mono-roue tractés et poussés par deux personnes valides. Pour financer cette action pérenne, notre club organise un grand déjeuner où le public est invité à participer à une loterie. Cette année, afin de motoriser les handiskis et les joëlettes, une demande de subvention mondiale est faite auprès de la Fondation Rotary, avec le concours du Rotary club Seu d’Urgell et du district 1700.

 

Andorre est l’un des rares pays rotariens sans club Rotaract. Menez-vous des actions en faveur de la jeunesse ?

Il apparaît difficile de créer un club Rotaract, mais nous n’abandonnons pas cette éventualité. Nous sommes très investis depuis l’année dernière dans l’opération Entreprise Pour Apprendre (EPA) destinée à aider des étudiants en BTS du Lycée français Comte de Foix à créer une entreprise de fabrication de jeux de société. Des Rotariens apportent leur expertise d’entrepreneur, de comptable, de banquier, de juriste etc. pour que ces jeunes puissent lancer  « À la conquête d’Andorre », un jeu de questions en carton sur tout ce qui concerne la principauté. Des contacts avec des entreprises espagnoles et françaises ont été facilités par des membres de notre club. Les étudiants sont partis de zéro, ont trouvé un fabricant et recherchent leurs financements pour lancer cette entreprise. Ce projet qui promeut Andorre est une action de jeunesse, professionnelle et internationale. Les étudiants vont présenter le 24 mai leur projet au Championnat mini-entreprise Occitanie de Toulouse ; nous espérons qu’il soit sélectionné pour le championnat national.

Notre soutien à la jeunesse se manifeste aussi par le soutien apporté à deux jeunes Andorrans partis à vélo en septembre dernier pour se rendre au Kenya. Cette action « Pedal for Kibera » consiste à soutenir des orphelins de ce quartier déshérité de Nairobi pour qu’ils fassent des études et sortent de la misère. Le long périple de ces deux cyclistes dure un an, traverse de nombreux pays afin de réunir des fonds pour ce projet. Notre club s’est démené pour qu’ils soient accueillis le long de ce long parcours par des Rotary clubs. À ce jour, seul le Rotary club Nice a répondu favorablement à notre attente et a accueilli les deux jeunes lors de leur halte dans cette ville.

 

Le Rotary est-il connu de la population andorrane ?

Le club est connu, mais il a des progrès à faire. La presse relate nos principales actions telles que le Noël pour la Croix Rouge ou le Prix Servir attribué chaque année à une personne dont l’engagement bénévole est remarquable. L’approbation des autorités andorranes pour notre implication dans le projet de jeu « À la conquête d’Andorre », la participation de membres du gouvernement à nos conférences comme celle du Secrétaire d’État sur le prochain référendum sur le projet « Acord d’associació entre Andorra i la Unió Europea » valorisent le Rotary dans la principauté. Si le Rotary ne doit pas faire de politique, il peut toutefois lancer des réflexions sur l’avenir de la société, son économie, encourager l’esprit citoyen. À ce titre, le Rotary a toute sa place dans la cité.

 

Contact :

inforotaryand@gmail.com

https://www.rotaryandorra.com

 

 

PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE COURJON

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