DEVOIR DE MÉMOIRE AU CAMP DES MILLES

À Sanary, 70 artistes et intellectuels sont venus entre 1933 et 1940 se réfugier dans ce secteur où existait une filière d’exfiltration vers les États-Unis ; les plus célèbres étaient Thomas Mann, Arthur Koestler, Lion Feuchtwanger auteur du Diable en France qui raconte ses incarcérations au Camp des Milles, ou Alma Malher l’épouse du célèbre compositeur autrichien. Mais aussi combien d’anonymes, dont plus de 2000 sauvés par Varian Fry …

Les Rotariens ont construit un programme sur deux jours et deux lieux, le Camp des Milles à côté d’Aix-en-Provence et Sanary. Il s’agit de protéger la mémoire, assurer la transmission et l’éducation des jeunes. La question qui se pose le plus douloureusement est : comment cela fut-il possible ? Comment au cœur de l’Europe qui se croyait un modèle, forte d’une civilisation dont la culture rayonnait dans le monde entier, la barbarie a-t-elle pu s’installer et laisser tomber sur le continent une longue nuit de peur et de mort ?

À cette question ont répondu Lilith B. et Eszter V., toutes deux étudiantes en psychologie à Berlin. Lilith a participé au voyage de la Paix en Israël avec des Rotariens. Silke présidente du Rotary club Chemnitz est venue témoigner comment sa ville, connue pour son extrémisme politique, est devenue capitale européenne de la culture. Sissi, Munichoise de 18 ans a fait un exposé pour son bac sur Lion Feuchtwanger ; Titouan et David D. ont distribué en classe le petit manuel de Démocratie pour en discuter. En tout une douzaine de jeunes Allemands et trois Français ont apporté leur concours à cette rencontre.

Le Rotary club Sanary Bandol Ollioules a facilité les discussions par accueil des personnes chez ses membres, entraînant une écoute, une découverte et des projets.