L’INGÉNIEUR DU XXIe SIÈCLE, HUMAIN AUGMENTÉ OU PROFESSIONNEL DÉPASSÉ ?

L’ingénieur est à la fois témoin et acteur d’un monde qui se transforme. Il est intéressant d’observer le contraste entre la puissance technologique et la nécessité de préserver la dignité humaine ainsi que l’équilibre environnemental. Du point de vue éthique, la responsabilité des professionnels face aux risques de dérives est grande ; loin d’être dépassé par l’évolution technique, l’ingénieur peut incarner un « passeur d’humanité » si sa pratique est solidement ancrée dans une réflexion morale et une conscience citoyenne. TEXTE DE DAMIEN JOYEUX

Image L’INGÉNIEUR DU XXIe SIÈCLE, HUMAIN AUGMENTÉ OU PROFESSIONNEL DÉPASSÉ ?
Entre la généralisation d’Internet, l’essor de l’intelligence artificielle (IA) et les crises en tous genres (sanitaires, écologiques ou économiques), nous vivons dans un monde qui cherche son équilibre. Créateurs de solutions et catalyseurs d’innovations, les ingénieurs sont sur tous les fronts, mais se retrouvent aussi sur la sellette. D’un côté, les avancées technologiques promettent presque « l’Homme augmenté », capable d’amplifier ses capacités grâce à des prothèses bioniques, des exosquelettes ou des algorithmes surpuissants. De l’autre, certains signes laissent penser que la machine prend peu à peu le pas sur l’humain. Alors même que l’ingénieur repousse les limites du possible, il doit aussi composer avec la menace d’être lui-même dépassé par les robots qu’il a développés.
Dans ce contexte, l’éthique prend une place centrale. Par « éthique », on entend la réflexion sur les valeurs et les principes guidant nos choix et nos actes, au-delà de la simple application de règles. Appliquée à la sphère professionnelle, l’éthique éclaire les décisions techniques et managériales, en tenant compte de la dignité humaine, de la justice sociale et du respect de l’environnement.
Des questions sur la préservation de la planète ou sur la responsabilité des algorithmes sont omniprésentes dans les pratiques de l’ingénieur. Face à ces défis, l’ingénieur du XXIe siècle est-il un « humain augmenté » qui façonne l’avenir ou un « professionnel dépassé » par la montée en puissance des machines autonomes?
 
Forces et fragilités d’un « humain augmenté »
Des prouesses considérées auparavant comme de la science-fiction deviennent réalité. Par exemple, la puce Neuralink d’Elon Musk pourrait aider des personnes à retrouver leurs capacités motrices et, en plus, ouvrir de nouvelles façons de communiquer avec une interface cerveau-ordinateur. Dans le même temps, il suffit de quelques mots pour créer des images incroyablement réalistes ou traduire quasi-instantanément des textes. Les capacités humaines sont en train de s’étendre beaucoup plus vite que nous ne l’aurions cru possible il y a quelques années...

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