Comment en finir avec le paludisme?

L’Organisation mondiale de la santé a pensé un temps éradiquer le paludisme grâce à un nouveau traitement. Mais le parasite vecteur s’est adapté et la maladie tue toujours. Deux nouveaux vaccins pourraient changer la donne. TEXTE DE PHILIPPE BAQUE

Image Comment en finir avec le paludisme?
Le paludisme est la maladie parasi taire qui tue le plus dans le monde. Toutes les 2 minutes, elle cause la mort d’un enfant de moins de 5 ans. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 263 millions de nouveaux cas de paludisme ont été recensés en 2023 dans le monde, et il a provoqué 597 000 décès. Avec 94 % des cas et 95 % des décès, l’Afrique est le continent le plus touché. Malgré quelques fluctuations, ces dernières années, le bilan des victimes du paludisme peine à passer en dessous d’un certain seuil.


Importante baisse de la mortalité dans les années 2000


Pourtant, entre 2000 et 2015, le taux de nouveaux cas de paludisme avait diminué de 37 % et la mortalité avait chuté de 60 %. L’OMS estimait que plus de          6 millions de vies avaient été sauvées durant cette période. Cette baisse sensible de l’incidence de la maladie était le résultat d’une forte mobilisation au niveau international, avec la généralisation des mesures adoptées, comme les moustiquaires imprégnées d’insecticides et de nouveaux traitements efficaces. « À partir des années 2000, l’OMS a proposé des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA), qui est le meilleur médicament actuel », souligne El Moukhtar Aliouat, professeur à l’université de Lille, membre de l’équipe de recherche en biologie des parasites apicomplexes (CNRS, Inserm et Institut Pasteur de Lille). « Nous avons arrêté les monothérapies, car le gros problème avec le paludisme c’est la résistance aux traitements du parasite le Plasmodium, transmis par les moustiques. Chaque fois qu’un médicament efficace est trouvé, au bout de trois ou cinq ans, des souches du parasite résistantes à ce médicament apparaissent. À la fin des années 1990, nous étions autour de 1,5 million de morts par an. Grâce aux CTA, nous sommes descendus autour des 600 000 morts annuels. C’est encore trop, mais nous n’arrivons pas à faire chuter davantage la mortalité, malgré les nouveaux médicaments. Et aujourd’hui, le Plasmodium arrive à résister aux CTA ! » Plusieurs autres facteurs ont aussi aggravé la résurgence du paludisme : la résistance des moustiques aux insecticides ; la pandémie de Covid-19 qui a fragilisé les services de santé ; le changement climatique qui a modifié sa répartition géographique et sa saisonnalité ; les conflits ; la croissance démographique…
 

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