RETROUVER UN EMPLOI PAR L’AMITIÉ ROTARIENNE

Magazine 846 - Février 2024

Club de responsables reconnus dans leurs métiers, le Rotary entreprend de nombreuses actions professionnelles, surtout en faveur de la jeunesse. Destinées à des personnes extérieures au Rotary, ces initiatives favorisent la connaissance et la valorisation des métiers, le choix de carrières adaptées ou la réorientation professionnelle. De rares actions sont réalisées en faveur de Rotariens qui éprouvent des difficultés dans leur emploi. La plus aboutie est celle mise en place par le district 1710.

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Les Rotariens ne sont en effet pas épargnés par la perte d’emploi ou la faillite d’une entreprise. Dans l’un de ses messages, le président Gordon McInally  recommande « de prendre soin des bénéficiaires de nos actions, mais aussi du bien-être de nos membres. » Créé en 1996, le Comité d’amitié du district 1710, devenu depuis le Comité d’entraide professionnelle rotarienne (CEPR), est au service des Rotariens en difficulté professionnelle.

 

Déceler les Rotariens en souffrance

« La vraie difficulté réside, d’une part dans la capacité à détecter l’ami en difficulté et d’autre part, dans la capacité à le convaincre de se faire aider », explique Anne-Marie Mourer, coordinatrice du CEPR, membre du Rotary club Lyon Part Dieu. En effet, un Rotarien qui perd ou risque de perdre son emploi n’a pas toujours tendance à en parler dans son club. Le président, dont l’un des principaux rôles est d’assurer la cohésion de son club, est souvent celui qui remarque les problèmes auxquels se heurte l’un de ses membres. Les signaux d’alerte peuvent être un absentéisme inhabituel, un retard de paiement de cotisation, une attitude dépressive ; le regard se détourne à la question « comment ça va au travail ? »

Chaque club du district 1710 compte un référent du CEPR dont le rôle est de faire connaître à tous cette structure, notamment en distribuant sa plaquette explicative. Le Rotarien en difficulté d’emploi prendra contact avec le CEPR qui va l’aider dans la plus grande discrétion, dans un esprit de camaraderie et de bienveillance.

 

Une équipe d’experts soudée

« Une dizaine de Rotariens du district 1710, expérimentés en management, en ressources humaines ou en droit social agissent bénévolement au sein du comité » détaille Anne-Marie Mourer.

Dans un premier temps, le Rotarien en recherche d’emploi se présente devant l’équipe du CEPR où il explique sans détour sa situation. Certaines personnes apparaissent très démunies car elles n’ont pas eu l’occasion de présenter de candidature depuis la fin de leurs études ; des chefs d’entreprise n’ont parfois jamais déposé une demande d’emploi de leur vie… Tout candidat est parrainé par l’un des membres du comité du CEPR qui va l’aider dans sa recherche d’emploi, en lui donnant les conseils nécessaires, des pistes à suivre et des contacts réseaux. Comme il s’agit de spécialistes  avisés, les membres bénévoles du CEPR préconisent aussi parfois une réorientation professionnelle préalable pour le Rotarien en recherche de nouvelle situation.

Le candidat est également accompagné à mieux se prendre en charge, pour ne plus  se sentir seul, et savoir rendre compte de l’avancée de ses recherches à son parrain. Ce dernier explique le processus à suivre pour  progresser en confiance plutôt que d’orienter son filleul vers un poste précis.  En effet, l’objectif du CEPR est plus de donner les clés pour se relancer, que d’apporter un emploi dans telle ou telle entreprise. Dans certains cas, le CEPR oriente le Rotarien vers une association partenaire (Ressort, Ieva, Second Souffle, 60 000 Rebonds) plus à même de répondre à des besoins très spécifiques. Cinq fois par an, l’équipe du CEPR se réunit afin de détailler l’avancée des dossiers et échanger des idées et des solutions.

 

Des résultats tangibles

Plus de 300 personnes ont bénéficié de l’écoute et de l’action du CEPR depuis sa création. Parmi les bénéficiaires, Olivier témoigne que « le comité m’a permis de recevoir des informations et de retrouver un poste de directeur financier dans le secteur associatif. » Clément a, quant à lui, « vécu des échanges toujours francs, directs, constructifs qui m’ont permis d’évacuer certaines pistes et de me recentrer vers celles qui avaient des chances d’aboutir. Le CEPR m’a fait gagner du temps et m’a conduit vers un emploi plus rapidement qu’espéré ». Florence précise avoir « trouvé une solution après mon licenciement grâce à l’accompagnement de personnes bienveillantes et extrêmement professionnelles, à travers le réseau rotarien qui a donné un grand coup de pouce.»

 

Agir aussi envers les proches

Les conjoints et enfants des Rotariens peuvent bénéficier également du soutien du CEPR. Il ne s’agira jamais d’un premier emploi. Ils devront, comme tout Rotarien, signer la charte d’engagement du candidat, afin de prendre conscience du sérieux de la démarche et du respect envers les bénévoles qui se dévouent pour les aider.

 

Une chaîne d’amitié rotarienne

 Le Comité d’entraide professionnelle rotarienne ne se substitue pas à France Travail (ex Pôle emploi) mais apporte à l’ami en difficulté le soutien nécessaire au retour à la confiance.

Une conférence qui a réuni en janvier 2024  référents et présidents des clubs du district 1710 a sensibilisé chacun à « S’autoriser à aider – détecter et prendre soin des personnes en souffrance » avec le concours d’une psychologue clinicienne et d’une consultante en prévention des risques psychosociaux au travail. Le Rotary agit de façon professionnelle !

 

Contact :

anne-marie.mourer@sfr.fr

www.entraiderotarienne.fr

 

TEXTE DE CHRISTOPHE COURJON

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