COMMENT DEVIENT-ON GOUVERNEUR ?
Chaque année, le gouverneur du district demande aux présidents des clubs de proposer un membre susceptible de devenir dans deux ans gouverneur. Cette anticipation est indispensable pour déceler la personne qui répond le mieux aux attentes, et de la préparer à ses futures fonctions.

Lorsqu’un membre est admis dans un club, il s’engage à exercer dans l’avenir la fonction de président. Par la suite, il peut être sollicité par les membres de son club afin de devenir gouverneur, mais tout Rotarien ne peut devenir gouverneur, compte tenu de nombre de conditions. Un gouverneur est un dirigeant du Rotary International, en charge d’une entité géographique dite district, regroupant une soixantaine de clubs en moyenne. Sa mission principale est d’animer une équipe au service des Rotary, Rotaract et Interact clubs, dans le but de réaliser les objectifs du Rotary International. Le gouverneur n’est pas le supérieur hiérarchique du président de club, mais la personne formée directement par le Rotary International et chargée d’apporter conseils et solutions aux questions relatives au fonctionnement du club. C’est un animateur qui insuffle aux clubs l’esprit du Rotary tout en laissant à ceux-ci leur autonomie administrative et le choix de leurs actions. Un gouverneur et son équipe n’ont pas pour mission de réaliser des actions en lieu et place des clubs, mais de susciter l’imagination et l’envie dans les Rotary clubs.
Des exigences statutaires et d’usage
Il est impératif que le choix se porte sur une personne expérimentée, aussi est-il demandé par les statuts du Rotary International que l’impétrant ait au moins sept ans d’ancienneté au Rotary au moment de prendre les fonctions de gouverneur. Il doit en outre avoir exercé une année entière de présidence de club. Au-delà de ces conditions statutaires, une personne amenée à gérer un district doit avoir fait preuve d’une grande implication dans son club et il est souhaitable qu’elle ait exercé des responsabilités au sein de ce même district. Le Rotarien sollicité pour le gouvernorat s’engage à prendre toutes les dispositions professionnelles et personnelles afin de pouvoir exercer un mandat d’une année. Il doit aussi garantir la pleine adhésion de son conjoint à son projet. Si toutes ces conditions sont réunies, le dossier du Rotarien proposé par son club sera examiné par une commission de nomination.
Une sélection propre à chaque district
Chaque district dispose d’une commission de nomination formée d’anciens gouverneurs parmi les plus récents, ainsi que de présidents de Rotary clubs tirés au sort. Des suppléants sont prévus en cas d’empêchement de se rendre à la réunion à laquelle sont auditionnés les candidats. Chaque district décide de la composition de sa commission de nomination : le nombre de membres qui la composent, ainsi que la proportion de présidents de club et d’anciens gouverneurs varie d’un district à l’autre.
Les membres de la commission examinent les dossiers et reçoivent un à un les candidats, lesquels expriment leurs motivations. Toute campagne électorale est strictement interdite, même par personnes interposées. « La commission de nomination doit choisir le Rotarien le plus compétent possible » détaille le Manuel de procédure du Rotary International. Cette compétence s’exprime dans l’aisance verbale, mais aussi dans la capacité à gérer une association à but non lucratif, à animer une équipe de bénévoles et à porter une vision dans le cadre fixé par le Rotary International. C’est pourquoi les commissions de nomination doivent porter une grande attention au cursus professionnel des candidats dont l’expérience va permettre de développer l’image du Rotary dans les sphères d’intervention des Rotary clubs.
Les textes ne font pas référence à une diversité géographique des gouverneurs. Cependant, dans de nombreux districts formés de plusieurs pays, une règle non écrite attribue une rotation dans les nationalités : au cours des 12 dernières années, le district 9010 (Maghreb) a été représenté par 4 gouverneurs algériens, 4 marocains et 4 tunisiens. Un tel usage se constate également en Amérique du Nord : le district 7790, formé de clubs du Québec et du Maine, désigne alternativement un Québécois et un Américain.
Le candidat sélectionné par la commission devient le gouverneur nommé (DGN) et sera gouverneur élu (DGE) l’année précédant sa prise de fonction. Peu après sa nomination, il entre dans un cycle de formation organisé par son district, sa zone et le Rotary International.
Une préparation minutieuse
Le DGN entre dans l’équipe du district autour du gouverneur, participe à nombre de réunions, s’informe sur sa future tâche et sur les questions relatives à son district. Il est invité par le Codifam, amicale des gouverneurs francophones (anciens, en exercice et futurs) à suivre à des sessions d’échange qui lui font connaître les membres de sa promotion, tout en bénéficiant de l’expérience des anciens. Un an avant sa prise de fonction, celui qui est devenu DGE se rend à plusieurs journées de formation obligatoires organisées et animées par les équipes de coordination de la zone, sous l’impulsion de l’administrateur de zone du Rotary International. Cinq mois avant de devenir gouverneurs, les 534 DGE du monde se retrouvent aux États-Unis pour assister à l’Assemblée internationale. Stage intensif obligatoire de 5 jours, ce rassemblement est l’occasion de rencontrer tous les dirigeants du Rotary International, de suivre des ateliers animés par d’anciens gouverneurs et des cadres du Rotary International. C’est à l’Assemblée internationale que le prochain président du Rotary International dévoile son thème que tout gouverneur fera partager aux clubs. Après toute cette formation, l’impétrant doit se sentir prêt à prendre les rênes du district le 1er juillet.
Un engagement qui dure plus d’un an
Désigné au moins deux ans avant sa prise de fonction, période pendant laquelle il s’informe et se forme, le gouverneur œuvre à temps plein (euphémisme !) pendant son année de mandat. Selon la superficie de son district, il accumule les kilomètres, rencontre des centaines de personnes lors des visites de Rotary clubs, dans les réunions, conférences, séminaires, etc. Il travaille avec les DGE, les DGN et le conseil des anciens gouverneurs du district pour préparer l’avenir.
Il devient par la suite un « PDG – Past district governor » et continuera d’être sollicité dans nombre de domaines (voir article de Rotary Mag de novembre 2023 Que deviennent les anciens gouverneurs ?). Pour toujours, il pourra se faire appeler « gouverneur » par les Rotariens, en signe de respect et de gratitude pour cette fonction bénévole, prenante mais passionnante. Gouverneur un an, gouverneur tout le temps !
TEXTE DE CHRISTOPHE COURJON
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