QUE DEVIENNENT LES ANCIENS GOUVERNEURS ?

Rotary Mag Novembre 2023

Ils sont chaque année 530 dans le monde à exercer les fonctions de gouverneur de district, chargés d’animer en moyenne une soixantaine de clubs. Responsabilité très prenante, nécessitant une formation très précise, la fonction de gouverneur dure une année. Néanmoins, l’engagement de ces personnes se poursuit durablement.

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Un gouverneur est désigné par un collège électoral de son district deux années avant le début de mandat. Ceci lui laisse le temps de préparer cette année particulière et de suivre des formations obligatoires, tant au niveau de la zone rotarienne qu’à celui du Rotary International lors de l’assemblée internationale. Cette dernière a lieu en janvier aux États-Unis et réunit l’ensemble des gouverneurs élus du monde.

Au cours des 12 mois de mandat, le gouverneur rencontre les clubs, transmet les souhaits du président du Rotary International, apporte des conseils, supervise la création ou la dissolution  de clubs. Il organise aussi des rencontres de formation et d’information pour l’ensemble des Rotariens de son district. Ses fonctions prennent fin le 30 juin, et il redevient un Rotarien comme les autres. Enfin pas tout à fait…

 

 

Un conseiller avisé pour son club et son district

 

La solide expérience acquise lui confère un rôle de consultant auprès de son club. Souvent interrogé par le président en exercice, il participe au montage de dossiers auprès de la Fondation Rotary, apporte son expertise pour des questions spécifiques comme le parrainage d’un club Interact ou Rotaract. Au sein du district, son aide est souvent sollicitée pour animer un atelier de formation lors de l’Assemblée de district ou de séminaires de rentrée. Beaucoup d’anciens gouverneurs assistent celui en exercice, à la tête d’une commission telle que celle des effectifs ou de l’action internationale. Dans chaque district, plusieurs anciens gouverneurs font partie du collège qui élit le futur gouverneur.

 

 

Un engagement dans des instances multidistricts

 

Les associations multidistricts portent à leur tête des anciens gouverneurs. Dans la plupart des cas, la présidence d’un ancien gouverneur est statutaire, comme le Centre rotarien pour la jeunesse (CRJ), l’association Le Rotarien qui édite Rotary Mag ou Espoir en tête qui pilote chaque année les avant-premières d’un film grand public pour financer du matériel destiné à la recherche sur les maladies du cerveau. Les autres groupes ou associations multidistricts sont également présidés par d’anciens dirigeants de districts, que ce soient Mon sang pour les autres, le Concours d’éthique professionnelle du Rotary ou la Dictée du Rotary. Il en est de même pour des programmes partenaires du Rotary International tels que ShelterBox ou Eau sans frontières internationale.
 

 

Une amicale des gouverneurs

 

Tout ancien gouverneur d’un district francophone ou partiellement francophone a la possibilité de rejoindre le Codifam. Cette amicale rassemble les gouverneurs en exercice, les futurs ainsi que leurs prédécesseurs. Les anciens gouverneurs apportent leur expérience à leurs successeurs et sont force de proposition, que ce soit pour moderniser le Rotary à travers ses statuts, effectuer des redécoupages de districts ou prodiguer de nouvelles méthodes de communication. « Avec mon équipe, nous nous investissons pour trouver les bonnes structures qui permettent de garder les liens entre gouverneurs et de les informer » souligne Micheline Decorps, présidente du Codifam. Gouverneure en 2011-2012, elle succéda quatre ans plus tard  au responsable et fondateur du Concours national de l’éthique professionnelle pour deux ans, avant d’assurer la présidence du Codifam de 2022 à 2024, tout en s’investissant dans la Dictée du Rotary.

 

 

Des liens internationaux renforcés

 

L’expérience internationale vécue par les gouverneurs motive nombre d’entre eux à s’investir dans des Comités interpays (CIP). Près de la moitié des CIP en lien avec la France sont présidés par un ancien gouverneur. Xavier Pacaud, ancien gouverneur du district 1510, apporte toute son expérience et son relationnel afin d’assurer la présidence du CIP France-Ukraine dans des circonstances exceptionnelles ; cet investissement inclut notamment des demandes de subvention auprès de la Fondation Rotary, des autorisations d’importations de matériels et la mise en place d’une chaîne de solidarité internationale. Plusieurs amicales rotariennes internationales sont également dirigées par un ancien gouverneur, telle celle des amateurs de rugby présidée en France par Jean Delas. Cette amicale trouve tout son sens lors de la coupe du monde qui se tient en France, et qui accueille en particulier le président du Rotary International Gordon McInally (voir article pages 14-15 de ce numéro).

 

 

La gouvernance du Rotary International

 

Le conseil d’administration du Rotary International (board of directors) est composé d’anciens gouverneurs élus par leur zone géographique. Tous ont eu une activité soutenue depuis la fin de leur mandat, très souvent dans la formation de leurs successeurs et dans des commissions du Rotary International telles que celles dédiées à l’image publique ou PolioPlus.

Afin de faire évoluer les règles du Rotary, le Conseil de législation se réunit tous les trois ans afin d’adopter ou rejeter des propositions d’amendements émanant des clubs et des districts. Tous les districts du monde désignent un représentant qui est obligatoirement un ancien gouverneur.

Au sommet de l’instance dirigeante, le président du Rotary International est obligatoirement un ancien administrateur, et donc une personne ayant exercé les fonctions de gouverneur.

 Il est rare qu’un ancien gouverneur ne poursuive pas d’activités. Parmi les destins les plus notoires figure celui de Jean Ravelonarivo : gouverneur 2013-2014 du district 9220 ( Océan indien), il devient six mois plus tard premier ministre de Madagascar. Le gouvernorat mène à tout…

 

 

Quelques redoublants

Il arrive qu’un ancien gouverneur reprenne les rênes du district à la suite d’un renoncement ou du décès du titulaire. Cette situation s’est produite plusieurs fois en France. Parmi ceux qui ont dû remplacer depuis 2010 au pied levé le gouverneur en exercice , on compte François Bouteloup (D.1680), Bernard L’Huillier ( D.1660), Patrick Liénard (D.1710), Michel Marquais (D.1690) Pierre Sicaud (D.1740).


 

TEXTE DE CHRISTOPHE COURJON

 

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