LA FORMATION PROFESSIONNELLE SOUTENUE AU BURKINA FASO
L’équipement d’un centre de formation professionnelle d’apprentis près de Ouagadougou est une action d’envergure réalisée par le Rotary club Strasbourg-Nord. Ce projet offre à la jeunesse locale des perspectives professionnelles qui va de pair avec le développement économique local. Une action rendue possible par le partenariat de clubs et d’associations, appuyée par des districts et la Fondation Rotary.

La rencontre en 2017 entre Roger Blumstein, président du Rotary club Strasbourg-Nord, une association française nommée Mil’École et Souleymane Nikiema, un enseignant burkinabè, s’est concrétisée par la volonté de créer une école de formation professionnelle en apprentissage orientée vers les métiers du bâtiment à Kamboinsin, au Burkina Faso.
Il s’agit d’un domaine où les besoins sont immenses dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, tandis que l’offre est clairement insuffisante. Ce projet dépasse de loin les capacités financières d’un seul Rotary club, d’où l’attention portée par le Rotary club Strasbourg-Nord aux possibilités offertes par la Fondation Rotary, au-delà des aides de clubs amis ou du district 1680.
Agir avec des partenaires
Dans ce pays qui nous était inconnu ou presque, il a été nécessaire d’établir des relations personnelles avec des Rotariens burkinabé, de trouver des relais fiables et stables pour porter le projet à son terme ; il a fallu en même temps découvrir les arcanes de la Fondation Rotary et de ses relais au district, et les conditions exigées pour qu’un projet soit accepté.
Tout cela passe par le cadrage du projet dans l’un des axes stratégiques déterminés par le Rotary International et par une définition plus précise de l’objet financé, puisqu’il se révèle qu’une subvention mondiale ne peut financer un bâtiment mais seulement des équipements. Peu à peu, entre 2019 et 2020, l’idée de départ d’une construction est abandonnée (ce qui règle les questions quasi insolubles liées à la propriété foncière), et Mil’École prend une place prégnante dans l’interface entre la France et le Burkina Faso. Tout cela pendant que Roger Blumstein et sa compagne Françoise se déplacent par deux fois pour rendre visite à des Rotariens de Ouagadougou. En même temps et après divers tâtonnements, le Rotary club Strasbourg-Nord est mis en relation avec une organisation professionnelle burkinabè - l’Association des ouvriers du bâtiment et des travaux publics (AO-BTP), qui dispose de la reconnaissance par les autorités et du savoir-faire en matière d’organisation d’un chantier. Cette association professionnelle affirme de surcroît son besoin vital de former des jeunes - filles et garçons - pour répondre aux besoins des diverses professions concernées.
En 2022, après bien des échanges, c’est finalement l’ancienne présidente du Rotary club Ouagadougou, Olivia Solange Zagare-Combo, une personne entreprenante et énergique, qui prend la fonction de référente locale du projet, un poste indispensable à la bonne fin.
Dès lors, les planètes semblent alignées et les choses deviennent possibles.
Nos clubs contacts Antwerpen Park (Belgique) et Düsseldorf Süd (Allemagne), ainsi que le Rotary club Metz Lafayette, demandent des informations, ce qui conduit à une coopération renforcée avec eux.
Les choses deviennent de plus en plus claires. AO-BTP précise son ambition en annonçant la formation à terme de 200 jeunes filles et garçons par an, dans quatre métiers en tension, le tout dans un principe d’alternance et de délivrance de diplômes reconnus par les autorités académiques du Burkina Faso.
Le chantier se met en place et, peu à peu, les bâtiments sortent de terre sous la férule d’AO-BTP, qui a trouvé ses propres financements.
Une gestion administrative rigoureuse
L’aspect formel et administratif avance également dans le même temps, le Rotary club Strasbourg-Nord étant soutenu dans la mise en forme par les instances bienveillantes du district 1680 (Alsace et Franche-Comté). Parallèlement, les aides financières de nos clubs partenaires et de notre district nous sont adressées, sur un compte bancaire dédié comme il se doit en pareil cas.
La bonne tenue des comptes et la gestion la plus scrupuleuse des fonds est à la fois une évidence pratique et une exigence légitime du Rotary International et de sa Fondation. Bien évidemment, le club initiateur porte à cette égard une responsabilité importante ; la présentation qu’il fait du budget dans sa demande de subvention doit correspondre à la réalité tout au long du déroulement des phases du projet et des décaissement afférents.
Ainsi, le suivi a-t-il été assuré aussi par nos clubs contacts et singulièrement par Thierry Gillebert membre du Rotary club Antwerpen Park, expérimenté en la matière et toujours très attentif à la surveillance des fonds. Sur ce point, il paraît important d’insister sur le fait que le club initiateur doit absolument tenir une ligne claire vis-à-vis de ses partenaires autant que vis-à-vis du Rotary International, et garder à l’esprit qu’en cas d’annulation du projet, les fonds reçus d’autres clubs restent leur propriété.
La formation professionnelle, clé du développement
Les livraisons des équipements financés par cette action s’échelonnent en trois phases entre septembre 2023 et juin 2024, et à chaque fois les factures sont vérifiées au regard des devis, tandis que sur place, tant Mil’École que la référente Olivia Solange s’assurent que les matériels, outillages et équipements livrés correspondent précisément aux factures.
Au total, cette action d’un montant de 80 102 dollars aura été financée à 36% par les clubs et à 64% par trois districts européens et la Fondation Rotary. Notre district 1680 a abondé à lui seul, sous la férule de Joëlle Dossmann, responsable Fondation Rotary, la somme de 15 000 €.
Dès 2024, 123 apprenants dont 17 jeunes filles ont été formés, avec un taux de réussite de 95%.
La continuité d’un club pour un projet d’envergure
Le projet s’est étalé de 2017-2024. Si la durée totale semble longue, il faut surtout comprendre que pour le club initiateur d’un tel projet, une équipe stable doit tenir son rôle de bout en bout, du référent de projet au trésorier de l’opération. De même, les présidents et comités successifs doivent garder le cap. Cela peut sembler une difficulté, en réalité c’est une chance de resserrer encore la coordination et l’amitié entre des membres incités à travailler de concert.
Pour conclure sur cette opération, conduite à terme malgré toutes sortes de vents contraires notamment politiques avec un coup d’État au Burkina Faso, il faut retenir que les choses doivent être faites dans un ordre précis pour aboutir : cadrer le projet, solliciter l’aide du district très tôt, puis chercher le concours de clubs amis tout en étudiant soigneusement les informations mises à disposition par le Rotary International. Au district, il y a toujours des personnes expérimentées pour aider : n’hésitons pas à les solliciter !
Contact : roger.blumstein@orange.fr
TEXTE DE ROGER BLUMSTEIN ET THIERRY JOLIVALT
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