UN SYMPOSIUM POUR LA PAIX
Le symposium pour la paix, qui s’est déroulé à Antony, a coïncidé avec la célébration de la journée internationale de la paix, le 21 septembre 2025. Il est le creuset d’un art total, ancré dans une nouvelle esthétique de conviction. La conviction, qu’il est nécessaire de faire dialoguer des personnes et des organisations qui ne se parlent jamais. La police, les jeunes de banlieue, les représentants des cultes, les dirigeants d’associations, les hauts fonctionnaires, les hommes et femmes politiques … La conviction, qu’il est nécessaire de faire éclater les bulles, dans lesquelles ils se sont réfugiés.
Réalisé à l’initiative d’Alain Krief (RC Paris Quai d’Orsay) et de Maroun Hobeika (RC Antony Sceaux), ce symposium a été piloté par cinq Rotary clubs du district 1660 : Antony Sceaux, Paris Académies, Paris Agora, Paris Quai d’Orsay et Longjumeau. Lors de cet événement, le Rotary n’a pas seulement innové dans la manière, il a également inventé dans la matière.
Ce symposium a cherché à faire émerger un puissant message de paix à travers la musique (l’orchestre la Lyre du Plessis Robinson de 70 musiciens dirigé par Philippe Hervé ; remerciement également au Duo Darling Flow), le cinéma et le théâtre (prix pour le film NUWR de Sonya Mellah), la danse (à travers la prestation de la jeune Alicia Fartunina), la rhétorique. Dans ce tohu-bohu de sensations, plus de 500 personnes ont été saisies par l’émotion.
Les témoignages de Salomon Milgrom, âgé de 94 ans et rescapé de la Shoah, mêlant profondeur et légèreté, amour et humour n’ont fait que renforcer ce sentiment.
En dehors de créer un espace de dialogue, la clef de voûte était de parler de tout ce qui nous rassemble, plutôt que de ce qui nous divise. Les médias, les discours politiques, l’instrumentalisation des religions polarisent les rivalités et cherchent à désigner en permanence des boucs-émissaires. La culture, l’éducation, le sport sont à l’inverse des médicaments contre la haine et la division. Ils ne combattent pas les symptômes du mal mais ses racines.
La culture, l’éducation et le sport ne doivent pas être le privilège de quelques-uns mais des pratiques auxquelles chacun peut s’il le souhaite bénéficier et réaliser avec d’autre personnes.
Des tables rondes sur des vecteurs de paix
La table ronde sur la culture a pour objet de montrer qu’elle consiste à sublimer la cruauté en nous et en dehors de nous. Elle a ainsi un fort potentiel thérapeutique mais peut aussi sombrer dans une violence débridée. Culte et culture sont proches et le concept de pardon peut permettre de les relier.
La table ronde sur l’éducation a porté sur « s’éduquer, c’est se former et se transformer ». C’est l’apprentissage de l’altérité en dehors du cadre familial. La transmission est fondamentale, bien qu’elle soit devenue impossible sur certains sujets aujourd’hui. L’esprit critique se forme et se transforme à l’école. Faire des citoyens est l’une des tâches les plus ardues auxquelles sont confrontés les professeurs vis-à-vis de leurs élèves. La table ronde sur le sport a porté sur son caractère universel, comme l’ont montré les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Les différents cultes ont très bien cohabité lors des JO : la performance sportive éclipsant l’appartenance confessionnelle ou ethnique.
Esthétique de conviction, éthique de responsabilité
Ce symposium, par la paix positive, a voulu traiter les causes du mal à la racine, plutôt que les déplorer. C’est un chemin escarpé, car la paix nous oblige à trouver par la diplomatie un équilibre entre l’humanisme et la barbarie, la parole et la violence, la raison et la passion, l’éthique et l’esthétique. Chercher à se transformer soi-même avant de changer les autres est la principale leçon de ce symposium.
La salle a pu poser de nombreuses questions et bousculé les intervenants dans leurs certitudes.
Paul Harris disait : « le Rotary assurera son destin par l’évolution continue, voir par des révolutions si nécessaires ».
Ne pas céder à la fatalité du mal, car faire le bien est révolutionnaire. Unis pour faire le bien.
TEXTE DE FRANCK KRIEF
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