COMMENT LE ROTARY INTERNATIONAL EST-IL ORGANISÉ ?

Magazine 803 - Juillet 2020

Roger Lhors prend ses fonctions d’administrateur du Rotary International le 1er juillet. Membre du Rotary club Pont-Audemer, gouverneur 2012-2013 du district 1640 (Normandie), il nous livre quelques réflexions sur ses nouvelles responsabilités ainsi que sa perception de la gouvernance du Rotary International. INTERVIEW DE ROGER LHORS RÉALISÉE PAR CHRISTOPHE COURJON

Image COMMENT LE ROTARY INTERNATIONAL EST-IL ORGANISÉ ?

Qu’est-ce qui vous a conduit à devenir administrateur du Rotary International ?

 

Les fonctions que j’ai exercées, que ce soit comme président de club, gouverneur, responsable de la Fondation Rotary du district 1640 ou coordinateur du Rotary pour notre zone, m’ont fait rencontrer des gens formidables. Sans le Rotary, je n’aurai pas eu le plaisir de côtoyer tant de personnes différentes et investies dans l’action publique. J’ai trouvé intéressant de poursuivre mon engagement au-delà de nos frontières et d’apporter mon concours pour faire progresser le Rotary.

 

 

Quelle est la mission d’un administrateur du Rotary ?

 

Elle est triple. La première est de gérer les dossiers de l’association qui relèvent de son niveau, de statuer sur les propositions qui lui sont faites et de travailler les sujets stratégiques qui engagent l’avenir du Rotary International.

La seconde mission en tant que directeur de zones est de favoriser le développement du Rotary et de sa Fondation sur les territoires dont il a la charge, aidé en cela par l’équipe des coordinateurs de zone qu’il anime.

Sa troisième mission est l’obligation de mettre en place un Institute durant son mandat.

 

 

La crise de la Covid-19 va-t-elle modifier la façon d’administrer le Rotary International ?

 

Non, dans la mesure où les structures sont solidement en place. J’ai été enthousiasmé de constater la rapidité avec laquelle le Rotary International s’est adapté dès le début de la pandémie : ses salariés sont passés en télétravail 15 jours avant que le confinement soit décrété dans l’Illinois. Cette mise en place anticipée a été bénéfique au bon fonctionnement du Rotary.

La forte mobilisation des clubs qui ont réagi par de très nombreuses actions d’intérêt public dans le cadre de la Covid-19 va rendre plus positive l’image du Rotary dans la société. J’ai d’ailleurs noté une plus grande cohérence des clubs dans leur communication, notamment par l’utilisation des outils proposés par le Rotary International. C’est par les clubs que doit se construire la communication du Rotary… et cette pandémie va bouleverser nos modes de communication avec l’arrivée en force de la visioconférence.

 

 

Cette pandémie a-t-elle motivé la Fondation Rotary à agir différemment ?

 

Oui. Elle est l’une des fondations privées les plus importantes au monde, ses programmes la placent au premier rang des organisations internationales pour soutenir les efforts de paix. Pour aider efficacement l’action des Rotary clubs sur le terrain durant cette pandémie, la Fondation a adapté sa gouvernance dans trois directions :

 

  • Les moyens de PolioPlus ont été réorientés ; les équipes de Rotariens ont continué à se rendre sur le terrain pour alerter les populations les plus fragiles sur la Covid19.
  • Le fonds des subventions « secours en cas de catastrophes » a été fortement augmenté et plus de 200 districts ont obtenu cette aide de 25 000 dollars.
  • Les demandes de subventions mondiales en rapport avec la Covid19 ont été attribuées à des clubs selon une procédure accélérée.

 

Les clubs Rotary ont agi avec beaucoup de réactivité face à cette pandémie, notre Fondation aussi en soutien.

 

 

Quelle est l’étendue territoriale de vos compétences ?

 

Les 34 zones du monde rotarien sont représentées en permanence par 17 administrateurs élus pour deux ans. Chacun d’entre eux a la responsabilité de sa zone d’élection, mais aussi d’une seconde, géographiquement proche. La zone 13 (France, Andorre, Belgique, Luxembourg, Monaco) est couplée avec la zone 14 (Italie, Malte, Saint-Marin); des équipes de coordinateurs sont en place dans les deux zones et je suis en contact régulier avec elles. Une visioconférence soulignant l’action des Rotariens dans le cadre de la pandémie a eu lieu le 6 mai, réunissant des responsables belges, français et italiens, avec la participation du président Mark Maloney. Cette réunion marquait la proximité de nos deux zones rotariennes.

 

 

La gouvernance du Rotary International est-elle plutôt celle de son président, de son conseil d’administration ou du secrétariat général ?

 

Élu pour un an, le président du Rotary International ne peut transformer le Rotary à lui seul, mais j’ai constaté que les trois présidents successifs – Mark Maloney, Holger Knaack et Shekhar Mehta – représentent une réelle continuité, ce qui offre des possibilités d’évolution. Je pense notamment à une plus forte intégration des nouvelles générations au Rotary. Le secrétaire général du RI, John Hewko, maîtrise très bien la gestion administrative, et comme Rotarien il contribue à faire progresser le Rotary, sans imposer son avis. Le président et les administrateurs du RI n’ont pas tous les mêmes points de vue comme à tous les échelons du Rotary, mais il faut travailler ensemble pour progresser.  Sur le plan professionnel, j’ai toujours écouté les avis contraires aux miens et examiné les axes sur lesquels il était possible travailler pour améliorer les choses ; il est enrichissant de confronter les avis, c’est ce que nous devons faire dans toute instance rotarienne.

 

 

Quelles raisons ont motivé la réorganisation des zones du Rotary International, en particulier celle de la France ?

 

Le redécoupage des 34 zones du Rotary est révisé périodiquement en fonction de l’évolution des effectifs. Au cours des années 2010, le nombre de Rotariens a beaucoup baissé aux États-Unis et a sensiblement augmenté en Asie : il était donc normal de rééquilibrer les postes au Conseil d’administration. En ce qui concerne l’Europe, les effectifs sont restés stables, mais ceux de France ont décliné, ce qui a motivé le regroupement des districts de France avec ceux de Belgique-Luxembourg. Il faut environ 40 000 Rotariens par zone, et comme les effectifs en France sont de 30 000 membres, il était normal de se joindre aux 10 000 Rotariens de Belgique-Luxembourg.

 

 

Va-t-on aussi réorganiser les districts de France ?

 

Ce n’est pas d’actualité. Pour des questions pratiques et financières, le Rotary International demande qu’un district compte au moins 1250 membres, ce qui est le cas de tous les districts de France. Mais cette règle est utilisée avec souplesse : par exemple Il était question de supprimer en Grèce un district dont le nombre de Rotariens était tombé à moins de 1250, mais de gros efforts de recrutement ont été mis en œuvre, certes freinés par la crise de la Covid-19 ; un délai supplémentaire est accordé afin de maintenir ce district. Je pense qu’une volonté de rechercher de nouveaux membres est préférable à la suppression de districts. Au Rotary, les structures sont conciliantes et tout est fait pour aider les Rotariens et leurs clubs à réussir ce qu’ils entreprennent.

 

 

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés dans le cadres de votre mission ?

 

Comme administrateur, je vais m’attacher à ce que les Rotariens en capacité de servir au-delà de leur district connaissent mieux les missions qui leur sont confiées ; que ceux qui seront choisis pour les remplir aient réellement les aptitudes à le faire pour que leur action ait un impact positif et donne une image dynamique des zones dont j’ai la charge.

Comme directeur, je vais continuer ce que j’ai engagé comme coordinateur du Rotary en faveur de l’essor du Rotary dans la zone 13A (France, Andorre et Monaco). Grâce à l’action des gouverneurs et de leurs équipes, des résultats déjà très intéressants sont à mettre à leur actif dans plusieurs districts ; j’inciterai les autres à engager les mêmes actions en faveur de l’essor de l’effectif et de le faire de façon continue et approfondie, même si cela réclame beaucoup d’efforts.

Je voudrais également que dans la zone 13A, plus précisément, soit mises en évidence les actions professionnelles réalisées par les clubs et les districts. L’action professionnelle, pour nous Rotariens qui sommes des professionnels, est un de nos savoir-faire. Il faut que nous le fassions savoir.

 

 

Le Rotary dispose-t-il d’atouts pour se renouveler ?

 

Le Rotary offre à ses membres de grandes possibilités d’agir. Nous devons nous rendre plus attractifs auprès des jeunes générations pour les encourager à nous rejoindre. Pour cela, le Rotary propose des idées nouvelles pour que des jeunes aient l’envie et la possibilité de devenir Rotariens ; je pense notamment au Rotaract qui est à présent partie intégrante du Rotary et non plus un programme, aux membres associés ou aux clubs satellites. Il faut que les Rotary clubs assouplissent leurs fonctionnements, pour donner à ces jeunes membres de vraies opportunités de réaliser ce qu’ils souhaitent et non plus leur proposer le Rotary du passé. Là est la clé du renouvellement du Rotary.

 

Contact : roger.lhors@orange.fr


 

 

Élu pour deux ans

 

Un administrateur du RI est élu par une commission composée d’un ancien gouverneur de chaque district de la zone. Cette élection a lieu deux ans avant sa prise de fonction.

 

 

Le monde francophone réparti sur 7 zones

 

Les administrateurs en charge de ces zones sont entre parenthèses.

Zone 8 : Pacifique Sud (Kamal Sanghui, Inde)

Zone 13 : France, Andorre, Belgique, Luxembourg, Monaco (Roger Lhors, France)

Zone 16 : Suisse (Jan Lucas Ket, Pays-Bas)

Zone 21 : Liban (Aikaterini Kotsali-Papadimitriou, Grèce)

Zone 22 : Afrique (Aikaterini Kotsali-Papadimitriou, Grèce)

Zone 28 : Canada ( Valarie Wafer, Ontario)

Zone 34 : Antilles-Guyane (Peter Kyle, Washington DC)

 

 

L’équipe des coordinateurs de la zone 13

 

Pour toute la période 2020-2022, l’administrateur de la zone 13 sera épaulé par :

- Régis Allard, RPIC (Image publique)

- Catherine Boissy, EMGA (Fonds de dotation et dons majeurs)

- Danielle Charvet, RRFC (Fondation Rotary)

- Jacky Chef (coordinateur du Rotary International)

- Patrice Gadroy, ENPC (End Polio Now)

 

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