Les abysses: plongée en mer inconnue
Les écosystèmes marins profonds représentent l’un des environnements les plus fascinants et méconnus de notre planète. Longtemps restés inaccessibles, ils se dévoilent désormais de plus en plus, grâce aux avancées technologiques permettant leur exploration. TEXTE DE JUSTINE CHARLET
Des romans de Jules Verne au film Abyss et plus encore, ses profondeurs, peuplent notre imaginaire de mille créatures toutes plus inquiétantes les unes que les autres, nourrissent de James Cameron, la mer, nos rêves d’aventures périlleuses au vent salé, convoquant souvent la peur ou la fascination. Champ de connaissances encore largement inexploré (seul 1 % de la surface des grands fonds a été observé avec des caméras, et 20 à 25 % ont été cartographiés), ces
vastes territoires immergés prêtent le flanc à quelques a priori négatifs chez les humains, « parce qu’il y a plein de préjugés : c’est loin, c’est noir, c’est déconnecté des sociétés humaines », résume Sophie Gambardella, chargée de recherche et déléguée scientifique sur les questions océaniques auprès du CNRS Sciences humaines et sociales. « Les abysses renvoient à la mort, à quelque chose de très angoissant », complète-t-elle, tout en rappelant que la relation à la mer ne s’appréhende pas de la même façon, selon l’endroit où l’on vit. « Là où, pour nous, il y a une vraie rupture entre terre et mer, pour les peuples du Pacifique, les océans n’ont pas de connotation négative. Au contraire, c’est là où reposent leurs morts, c’est une continuité de la terre. » Au-delà des représentations inspirées du monde sous-marin, il est aujourd’hui communément admis de dire que l’on connaîtrait mieux la surface de la Lune que les abysses...
Vous n'avez lu que 10% de cet article.
Pour lire la suite :
Dans la même rubrique
Avocat-lobbyiste, une activité désormais en pleine lumière
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen pose pour principe que la souveraineté réside…
Lire
L'invité
du mois
