ROBOTS, INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET SATELLITES AU SERVICE D’UNE 3E RÉVOLUTION AGRICOLE
De plus en plus d’agriculteurs sont connectés et utilisent des équipements bardés de nouvelles technologies. L’agriculture 4.0, ou agriculture numérique, promet plus d’efficacité tout en prétendant encourager l’agroécologie. La France est devenue le leader européen de ce marché. TEXTE DE PHILIPPE BAQUÉ

Deux imposants tracteurs sans conducteur – l’un d’eux n’ayant pas de cabine – labourent un immense champ avec une très grande précision, effectuant avec leurs lourds équipements des retournements très compliqués en bout de rang. L’agriculteur conduit ses engins à distance avec une tablette, des applications spécifiques et des images satellitaires de ses parcelles. Cette scène tournée par BFMTV n’est pas la seule vidéo à faire la promotion d’une agriculture usant des nouvelles technologies, appelée « agriculture 4.0 », en provenance des États-Unis. Mais, aujourd’hui, ces images de tracteurs sans conducteur, prototypes expérimentaux, demeurent une fiction dans les campagnes françaises : la réglementation en cours empêche tout engin agricole de travailler seul. Début 2022, la feuille de route « Agriculture et numérique » présentée par le gouvernement préconisait une modification de la réglementation pour permettre l’utilisation de ces engins agricoles autonomes.
Le numérique, vecteur d’amélioration de la compétitivité
Selon le document, le numérique doit devenir un vecteur d’amélioration de la compétitivité, des conditions de travail et du revenu des agriculteurs. Robots, capteurs, drones, stations météo, images satellitaires, intelligence artificielle et outils d’aide à la décision doivent être mis au service de la 3e révolution agricole, qui succédera à celles de la mécanisation et de l’industrialisation. « Dans le secteur des grandes cultures, tout le matériel qui est aujourd’hui acheté a automatiquement de l’électronique embarquée qui permet de traiter avec précision les parcelles en fonction de leur réel besoin en engrais ou en produits phytosanitaires », explique Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA en charge du numérique, et agriculteur dans les Pyrénées-Atlantiques sur 120 ha en prairies, maïs...
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