L’image publique du Rotary coordonnée

Coordinateur de l’image publique du Rotary pour la zone qui regroupe les clubs de France métropolitaine, d’Andorre et de Monaco depuis trois ans, Gérard Prost conclut son mandat en soulignant la nécessité d’une cohésion des clubs et districts dans l’action afin de rendre le Rotary plus visible.

Image L’image publique du Rotary coordonnée

INTERVIEW DE GÉRARD PROST PAR CHRISTOPHE COURJON

 

 

Quelles sont les missions d’un coordinateur de l’image publique du Rotary ?

 

Dans chacune des 34 zones du monde rotarien, le coordinateur a pour rôle de transmettre les propositions de stratégie du Rotary International aux futurs gouverneurs ainsi qu’à leur responsable Communication et Image publique du Rotary. C’est un rôle d’incitateur que j’ai effectué lors des séminaires régionaux en juillet, et lors des séminaires des gouverneurs élus, à l’automne. J’ai assumé la fonction d’accompagnateur des dirigeants des districts dans leurs missions, à leur demande, afin de les aider à construire leur plan d’action pour améliorer l’image publique du Rotary. Le coordinateur Image publique n’a pas de fonction auprès des médias, n’est pas un représentant officiel de la communication du Rotary dans sa zone, ni un formateur en communication ; il est celui qui communique les attentes du RI aux responsables des districts.

 

 

Quelle formation avez-vous reçue du Rotary International pour effectuer votre mission ?

 

Comme toujours, tous les futurs coordinateurs du monde sont rassemblés en même temps à Evanston, qu’ils soient en charge de la Fondation Rotary, des effectifs, de PolioPlus, des dons majeurs, de l’image publique du Rotary. Pendant quatre jours, des séances plénières actualisent nos connaissances sur les objectifs du Rotary ou les réalisations de sa Fondation. Les plus hauts responsables du RI s’expriment et répondent à nos questions. Des travaux interactifs en ateliers sur l’image publique du Rotary permettent d’apporter des réponses à toute sorte de situations ou de difficultés rencontrées, le but étant de résoudre un problème pour atteindre un objectif.

 

 

Comment se concrétise votre implication auprès des responsables des districts ?

 

J’ai insisté sur trois points fondamentaux : mettre en avant la « marque Rotary », s’approprier la vision du Rotary, utiliser les ressources du Rotary International.

 

Il demeure impératif que « la marque Rotary » soit visible pour toute communication. Il faut utiliser les outils qui sont à la disposition des Rotariens, comme le font les ONG ou les entreprises. Pour être cohérent dans la visibilité auprès du grand public, il faut absolument que la nouvelle charte graphique du Rotary soit respectée. Trop de clubs utilisent encore l’ancien emblème du Rotary, modifié en juillet 2013 !

La vision claire du Rotary est également indispensable : il apparaît essentiel de s’approprier ses objectifs et que l’on mette les moyens pour y parvenir. Or, nous constatons trop souvent une dispersion et un manque de cohérence dans les actions conduites par les clubs. De ce fait, les médias ont beaucoup de mal à identifier ce qu’est le Rotary.

 

Enfin, tout Rotarien et surtout tout responsable de club doit utiliser les ressources inépuisables offertes par le RI, disponibles sur le site www.rotary.org.

Chaque Rotarien doit disposer d’un compte sur My Rotary pour y puiser toute information technique, que ce soient des logos officiels ou des vidéos pour valoriser l’image publique du Rotary. Si tous les Rotariens et les clubs utilisaient ces outils de communication, celle-ci serait beaucoup plus efficace !

 

 

Quels ont été vos objectifs prioritaires ?

 

Ils ont été de quatre ordres : créer de la cohésion dans la diffusion de l’image publique du Rotary, lancer une dynamique entre les responsables de l’Image publique des 18 districts de France, s’approprier le concept « Place à l’action ! », suggérer une action phare nationale.

 

Il y a un gros travail de cohésion à réaliser car les actions sont différentes d’un district à l’autre, et variables entre les clubs d’un même district. Aussi, la cohérence du discours vis-à-vis des médias apparaît difficile dès le plan local, et encore plus à l’échelon national, d’autant plus que chacun communique à sa manière. C’est donc une image floue de l’action rotarienne qui se dégage aux yeux des journalistes. Il est donc nécessaire de recentrer les actions sur les six axes stratégiques du Rotary, plutôt que de se disperser dans trop de types d’actions.

Aussi, mon travail a été d’établir des liens avec les 18 « DPIC », les coordinateurs de l’image publique des districts. L’organisation du Rotary est très verticale, et insuffisamment horizontale. À l’occasion de séminaires de zones, les DPIC travaillent sur la « marque Rotary », sa vision et l’indispensable leitmotiv « Place à l’action ! ». Ces séminaires répercutent auprès de tous les clubs de France ces éléments de cohérence en communication.

J’ai confiance dans mon successeur pour poursuivre avec talent cette tâche.

J’ai aussi encouragé les districts et les clubs à s’approprier « Place à l’action ! », campagne de communication mise en place par le RI. Il s’agit d’une procédure de communication pour faciliter la mise en valeur du Rotary à travers les actions, à la disposition de chaque district et club.

Enfin, j’ai prôné le principe d’une action nationale dans le but de transmettre une image forte au public. Une action réalisée simultanément sur tout le territoire a forcément un impact auprès des médias ; cette action nationale repose sur l’accord et le choix des gouverneurs qui sont les décideurs en la matière, même si les clubs restent souverains dans le choix de leurs actions.

 

 

Quels écueils avez-vous rencontrés pour réaliser ces objectifs ?

 

Le changement incessant des équipes de district représente un frein à la mise en place d’une stratégie commune. Il apparaît difficile de mettre d’accord toute une promotion de gouverneurs, et encore plus s’agissant de plusieurs promotions.

Des résistances s’observent lorsqu’une proposition provient du RI, même si j’ai pu constater un progrès au cours de ces trois années. Très souvent, les gouverneurs, comme les responsables des clubs, attendent que la communication soit prise en charge par le Rotary International ; or, ce dernier cherche à limiter ses dépenses et estime que la communication doit être entreprise par les clubs…Ce sont donc les clubs qui doivent prendre le devant pour communiquer.

Le repli sur soi reste très présent et nocif au Rotary : on constate une réelle autosuffisance, voire une autosatisfaction dans nombre de clubs ou de districts. Ce manque d’ouverture, d’échanges et d’écoute de ce qui se passe ailleurs doit être pointé. La convivialité excessive qui règne dans beaucoup de clubs, qui s’illustre lors de repas et de voyages, entraîne un effet pervers vis-à-vis de personnes extérieures au Rotary, et peut représenter un obstacle au recrutement de membres. Une étude a montré que les prospects s’intéressent davantage aux actions locales et internationales du Rotary qu’à l’ambiance amicale régnante.

En dernier lieu, j’ai noté des oppositions dans les clubs face aux nouveautés, sur l’usage des moyens modernes de communication, en particulier des réseaux sociaux. Je fonde beaucoup d’espoir sur les Rotaractiens qui sont depuis peu des Rotariens à part entière et non plus des partenaires ; ils peuvent bousculer des habitudes trop ancrées dans les clubs Rotary.

 

 

La crise de la Covid-19 et l’élan spontané des clubs peuvent-ils représenter l’action nationale qui n’a pu se dessiner ?

 

L’extraordinaire réaction de nombreux clubs montre effectivement une unité d’action des Rotariens. Ils ont démontré un engagement immédiat, inventif et efficace, allant bien au-delà de versements d’argent ; je pense en particulier à ces clubs qui ont fait fabriquer des masques et des blouses, apporté des repas aux personnels soignants et aux résidents d’EHPAD. J’espère que les gouverneurs et les clubs sauront rebondir sur cet événement au plan de la communication ; la lutte contre la Covid-19 pourrait devenir l’action phare de tous les Rotariens de France. Il faut construire une stratégie de communication afin que le public comprenne ce qu’est le Rotary: le Rotary, c’est « la main à la pioche ! » et non plus seulement « à la poche ». Je termine mon mandat ce 30 juin et transmettrai mes fonctions à Régis Allard, mon adjoint depuis un an. Ancien président de Rotary Mag, il s’est notamment chargé cette année d’animer et de dynamiser l’équipe des responsables Communication et Image publique de tous les districts français.

 

 

Au terme de votre mandat, quel est votre ressenti sur l’image publique du Rotary en France ?

 

Elle est bien meilleure que beaucoup de Rotariens le pensent. Les clubs et les districts dynamiques qui communiquent ont un réel impact, et les Rotariens qui sont à l’aise dans la communication sont écoutés des médias. Encore faut-il s’approprier les éléments indispensables de communication et entreprendre une démarche pertinente vers les médias !

Il faut que les clubs et les Rotariens soient plus facilement identifiables, pour que l’on puisse les joindre et les rejoindre

 

 

Contact : g.prost@icloud.com

 

 

 

Le président du RI en visioconférence

 

Le président Mark Maloney a partagé une visioconférence le 6 mai avec les gouverneurs de France de Belgique-Luxembourg et d’Italie, à l’invitation de Roger Lhors (futur administrateur du RI) et de l’équipe régionale des coordinateurs du Rotary. Cette conférence a mis en lumière les nombreuses actions des clubs Rotary et Rotaract contre la Covid-19. Une cohérence d’actions à faire connaître au grand public.

 

 

 

Régis Allard, coordinateur 2020-2023

 

Gouverneur 2010-2011 du district 1780, Régis Allard a été président du comité de rédaction de Rotary Mag, puis président de l’association Le Rotarien. Membre du Rotary club Chambéry Challes les eaux, il prend ses fonctions de coordinateur Image publique du Rotary au 1er juillet 2020, succédant à Gérard Prost.

 

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