JEAN LORGE, ROTARIEN DEPUIS 1948 : UNE LONGÉVITÉ QUI FORCE LE RESPECT

Magazine n°830 Octobre 2022

La fidélisation des membres est un sujet récurrent au Rotary et l’on a de cesse d’encourager les clubs à veiller au maintien des effectifs ; un conseil qu’il serait malvenu de donner au Rotary club Saint-Claude (Jura) qui compte parmi ses membres le doyen d’ancienneté des Rotariens actifs d’Europe, et probablement du monde.

Image JEAN LORGE, ROTARIEN DEPUIS 1948 : UNE LONGÉVITÉ QUI FORCE LE RESPECT

Jean Lorge, né le 2 juillet 1925, n’est pas le Rotarien le plus âgé, la France comptant à elle-seule une dizaine de centenaires. Admis au Rotary club Saint-Claude, lors de sa création en novembre 1948, il totalise à ce jour 74 années de participation, avec une assiduité estimée à 85%. Homme de record, il répond en toute simplicité aux questions de Rotary Mag.

 

Rotary Mag : Comment êtes-vous devenu Rotarien ?

J’étais marié depuis quelques mois lorsque mon beau-père, Édouard Vuillard-Vassas, président fondateur du Rotary club Saint-Claude, me demanda d’en être membre. Je devins à 23 ans le premier secrétaire du club, en poste pendant trois années. Travaillant auparavant avec mon père dans son entreprise de grossiste en articles ménagers en bois, j’ai rejoint l’entreprise de mon beau-père, spécialisée dans le découpage et l’emboutissage de pièces en métal. Par la suite, j’en ai assuré la direction et le développement, jusqu’en 2016.

 

Moins de quatre ans avant votre admission au Rotary, vous reveniez de déportation. Avez-vous témoigné sur ce drame auprès des nouvelles générations ?

Le 9 avril 1944, en représailles contre le maquis, les Allemands ont capturé et envoyé 302 hommes du secteur de Saint-Claude dans les camps de concentration. Agé de 18 ans, j’ai fait partie de ces malheureux. Seuls 116 ont survécu. J’ai pris la décision de rédiger un livre pour transmettre aux générations suivantes cette part d’histoire. Cet ouvrage intitulé J’étais devenu un numéro a été distribué à 500 exemplaires.

 

Quelles principales évolutions avez-vous constatées dans la pratique du Rotary au cours de ces décennies ?

Le Rotary offre la possibilité de créer des amitiés entre des personnes qui ne se seraient sans doute jamais liées. Je note qu’au fil du temps le Rotary est devenu un club de bienfaisance, alors qu’auparavant il était avant tout un club de responsables professionnels unis par des liens amicaux.

 

Quelles particularités semblent avoir le Rotary club Saint-Claude ?

L’une des richesses de ce club est la diversité des générations ; il n’y a en effet pas de barrière entre les différentes tranches d’âge, assez équitablement réparties. La pyramide des âges du club est assez étale et l’on constate de bons et fructueux échanges entre nous tous. En 1948, j’étais le plus jeune, aujourd’hui je suis le plus ancien : à toute époque j’ai bénéficié de l’enrichissement apporté par les autres. Notre club ne compte pas de femmes actuellement, et il est fort probable que nous en aurons un jour. Je ne m’y opposerai pas ! Je l’espère même car un Rotary club doit représenter la diversité de la vie professionnelle.

 

Le Rotary vous a-t-il apporté une ouverture sur l’étranger ?

Le Rotary club Saint-Claude est jumelé depuis 1956 avec le Rotary club Ivrea, situé entre Aoste et Turin. J’ai fait partie des membres qui ont préparé ce jumelage ; depuis sa création, les deux clubs se retrouvent chaque année, en France ou en Italie. Ces échanges sont très enrichissants…et je pense n’avoir jamais manqué une rencontre !

 

Avez-vous transmis votre enthousiasme pour le Rotary ?

J’ai parrainé cinq membres, dont le plus récent en 2009.

 

Vous avez la réputation d’un grand sportif…

J’ai effectivement pratiqué au moins une quinzaine de sports, dont plusieurs à bon niveau comme l’alpinisme, le ski, la moto, le tennis et le golf. L’absence de consommation de tabac et d’alcool a facilité ma pratique du sport. J’ai obtenu la médaille d’or du Club alpin français pour mes 50 ans de participation et ai continué à skier jusqu’à 87 ans. Le sport a été mon activité préférée, hormis mon travail.

 

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes intéressés par le Rotary ?

Qu’ils n’hésitent pas à devenir Rotariens ! Des décennies de vie rotarienne m’ont apporté beaucoup d’amitié et de joies dans la vie de tous les jours. L’intégration des jeunes membres peut être réussie grâce aux anciens. Pensez-vous que j’aurais été aussi assidu pendant 74 ans si je n’avais pas trouvé au Rotary toutes ces satisfactions ?

 

 

TEXTE DE CHRISTOPHE COURJON

 

Dans la même rubrique

Image LE SECRÉTAIRE DE CLUB, L’APPUIS INDISPENSABLE DU PRÉSIDENT

01/04/2024 - Magazine 848 - Avril 2024

LE SECRÉTAIRE DE CLUB, L’APPUIS INDISPENSABLE DU PRÉSIDENT

La plupart des districts français organise leur Assemblée de formation en mars ou en avril. C’est au cours de…

Lire

Rechercher un club

la boutique s'abonner