LA GRACE DE L'ÉCRITURE

31 EME PRIX LITTERAIRE DES ROTARY CLUBS DE LANGUE FRANCAISE

Sélestat le 9 novembre - Le 31 ème Prix Littéraire des Rotary Clubs de langue française a été attribué à Annabelle Combes pour son roman, La grâce de l'éclat de rire Editions Salvator.

Image LA GRACE DE L'ÉCRITURE

C’est dans le cadre exceptionnel de la bibliothèque humaniste de Sélestat que s’est déroulée la cérémonie officielle de remise du Prix, pour proclamer le lauréat 2018 du Prix.  Lieu initial de la bibliothèque personnelle de Beatus Rhenanus, natif de Sélestat et ancien e?le?ve de l’école latine, ce dernier légua a? sa mort, en juillet 1547, sa bibliothèque a? sa ville natale. Constituée de 423 volumes, contenant 1287 œuvres et 41 manuscrits re?partis dans divers recueils, on y trouve des témoignages précieux de l’enseignement humaniste. Après une complète restructuration, la bibliothèque se présente dans un écrin qui lui permet de conserver et de valoriser, dans les meilleures conditions, ses inestimables collections.
Un auditoire conquis
Nombreuses étaient les personnalités présentes pour entourer le Jury et son président, ainsi que le gouverneur du district, François Bouteloup. Citant Baudelaire dans ses « Correspondances », ce dernier évoqua, en faisant le lien avec la lecture, ce mélange des parfums, des couleurs et des sons, « qui représente la parfaite illustration de la synesthésie, combinaison et association spontanée de modalités sensorielles différentes, alchimie subtile que l'on retrouve dans la lecture ». Le ton était donné pour une cérémonie qui ne manqua pas de rappeler le sens du Prix littéraire des Rotary clubs francophones et sa volonté de marquer la littérature comme repère essentiel pour la Pensée, et l’attachement du Rotary dans sa volonté d’élever les Hommes, afin de les éclairer dans leurs rapprochements. Nul doute que l’œuvre choisie devait incarner cette référence.

Un roman en lien avec les valeurs du Rotary
« La grâce de l’éclat de rire » raconte l’histoire d’une femme, victime collatérale d’un drame à Londres. Elle est professeur de dessin à Paris, et elle va tenter de faire face. Dans ce livre, Il y a ses deux fils et l’avenir qu’il faut réapprendre à envisager, à apprivoiser. Trois semaines dans une vie pour accepter que l’inconnu puisse tendre la main et l’aider à relever les défis de la vie. La guérison est une grâce. Mais la guérison complète est rarement accordée. Car, comme le cite son éditeur Salvator, « c’est dans cette incomplétude que peut se révéler la grâce de l’éclat de rire ».
Ce roman est le premier qu’Annabelle Combes a décidé de publier, après deux ouvrages qu’elle n’a pas fait paraître à ce jour. Comme elle le précise si bien : « Il n’est pas si anodin qu’on le croit de publier. Si écrire est un métier à part entière, publier en est un autre et nécessite de connaitre parfaitement les lignes éditoriales des maisons d’édition ». Elle dit de son livre qu’il est une comédie dramatique et pleine d’espérance. Il traite de la sidération après un drame, mais avant tout du pardon face à l’improbable et de la reconstruction qui suit. Lorsque l’on voit une partie de sa vie s’effondrer, il faut tenir et avancer pour ceux qui restent. C’est dans la rencontre que pourra se faire la reconstruction, constatant, dans l’ouvrage, que ce n’est pas forcément l’entourage qui est le plus apte à cet accompagnement. L’auteur avoue ainsi : « Il faut parfois se laisser bercer voire embrasser par l’inconnu et par la rencontre qui donne un nouveau sens là où l’on n’en trouve plus ».

Un auteur atypique à pseudonyme
Annabelle Combes est en réalité Marie Sophie Malbois ! Après une carrière dans l’industrie agro-alimentaire, elle a décidé de se tourner vers l’Ecole du Louvre pour y suivre un enseignement dédié à l’architecture. Mais elle nourrit une passion pour la lecture et se forme surtout à l’écriture et à la littérature. Elle a rencontré le livre dans beaucoup de ses formes : elle fut bibliothécaire, elle a initié la jeunesse à l’art, elle a suivi une formation d’éditrice et a beaucoup fréquenté dès lors le milieu de l’édition. Développant ses projets de collection, tout en s’occupant de ses six enfants, elle a également participé aux ateliers d’écriture Gallimard et la révélation s’est parachevée pour elle, par l’invitation à devenir, par le livre, l’acteur et l’auteur de ses mots.
Se spécialisant en littérature jeunesse, elle vient à l’écriture par des histoires pour les enfants. On comprend ainsi le long murissement de sa décision de publier un roman destiné à un public différent et avec une signature identitaire différente aussi. Prendre une autre identité, c’est pour l’auteur « préserver mon jardin secret d’écrivain, me retrouver dans mes histoires et faire travailler mes personnages ». Elle dit que « lorsqu’Annabelle écrit, elle empêche Marie-Sophie de pénétrer dans des histoires qui ne lui appartiennent pas » ! Voilà une autre façon  de singulariser un parcours, sans nul doute empreint d’une recherche créative permanente et dont la richesse fut aussi le goût du risque et l‘attachement à la grâce de l’écriture.
 

TEXTE DE RÉGIS ALLARD

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